En s’installant en maraîchage au Cros, dans une vallée où le soleil pointe le bout de son nez relativement tard et le retire relativement tôt l’hiver, la saison est très courte.

Nous tentons donc de trouver des solutions face à plusieurs problèmes :

  • Il nous est impossible de réaliser nos premiers semis de la saison en intérieur pour plusieurs raisons : la maison n’est chauffé qu’au bois et il faut avouer que n’étant pas frileux, il ne fait pas excessivement chaud ! En plus, il fait trop sombre dans la maison (murs en granit et peu de fenêtre qui nous assurent une fraîcheur non négligeable l’été). Les semis fileraient inévitablement sans lumière spécifique dans la maison ! Dernier élément, nous n’avons de toutes façons pas la place dans la maison pour des semis ;-).
  • Nous avons une serre mais une serre froide…et étant à 750m d’altitude, en février et mars, il peut geler…beaucoup…et souvent ! Du coup, pour nos petites semences qui ont besoin d’une vingtaine de degrés bien souvent pour germer, la température de la serre ne suffit pas.

Bref…on a tenté la première année la couche chaude. Le principe était donc de remplir des bacs avec du fumier (normalement de cheval de préférence mais étant donné que nous sommes principalement entourés d’Aubrac, nous avons pris du fumier de vaches)…ce dernier doit monter en température (jusque 60°C) pour redescendre ensuite et se stabiliser quelques semaines aux alentours des 20°C. Encore une fois, on a eu quelques déconvenues (mais c’est ainsi qu’on apprend ! ) :

  • le fumier n’a pas vraiment chauffé autant que prévu mais en cause : nous n’en avons pas mis une couche assez épaisse selon nous.
  • Cela représente une manutention énorme puisque notre serre est situé sur un terrain non accessible en véhicule…Alors tout descendre à la brouette…Voilà sans doute pourquoi nous n’en avons pas mis une couche assez épaisse 😉
  • Il ne nous est pas si évident de nous procurer du fumier même s’il y a des collègues éleveurs partout autour de nous, ils s’en servent tous pour épandre chez eux (et c’est normal) et nous ne voulons pas quémander sans cesse auprès d’eux.

On n’exclue donc pas cette solution en complément pour les futures années mais il nous fallait trouver une solution plus fiable et moins énergivore. Nous avions depuis le départ en tête l’idée de la table chauffante puisque de nombreux maraîchers l’utilisent et lors de ma formation à la ferme de la Nolphie (je conseille d’ailleurs cette formation ! ), Fanny nous a bien expliqué leur façon de réaliser leur table “maison”. Nous avons donc totalement copié leur idée (le mérite leur revient!) et enfin installé notre table chauffante. Cela a été un peu long à réfléchir car, encore une fois, nous nous sommes trouvés confrontés à un problème: le terrain n’est pas à proximité immédiate de la maison (100 mètres environ) et ne dispose pas de courant électrique…! Nous avons donc envisagé l’installation d’un panneau solaire mais d’après les calculs d’un ami, les besoins étaient énormes en stockage et bien trop coûteux de ce fait en batteries tampons.

Bref, on se disait que cela n’était donc pas possible et puis pour finir la rallonge qui passe dans la rue et sur laquelle les 2 voitures qui passent par jour roulent ne pose pour finir pas trop de problème dans le village …donc nous avons enfin installé notre table !

  • La structure est en acier afin que les rongeurs ne puissent pas y monter facilement (par rapport à du bois)
  • Le plateau est en OSB lui, tout simplement.
  • Nous y avons mis des tasseaux pour faire les rebords.
  • Ensuite, nous avons couvert d’une couche de sciure (pour une première isolation), un plastique, une couche conséquente de sable, le câble chauffant (on reviendra dessus) , une deuxième couche aussi conséquente de sable et enfin, on a recouvert de laine recyclée (qui permettra de garder l’humidité lors de l’arrosage et “d’arroser” par capillarité).

Le câble…eh bien c’est un bidouillage pour limiter un peu les coûts :

  • un câble chauffant antigel de 50m qui sert normalement à protéger les conduites d’eau de la congélation.
  • un thermostat qui permet normalement de réguler la température des aquariums ou piscine.

Nous avons schinter le thermostat du câble chauffant (nous l’avons coupé en gros) pour brancher ce câble au thermostat d’aquarium et pouvoir régler la température comme on le souhaite. Cela fonctionne parfaitement et offre une grande longueur de câble pour un prix plus abordable que les tapis chauffant qui existent dans le commerce.

Et voilà…Les semis peuvent démarrer! La saison 2020 est lancée !!