Dès notre arrivée et même au moment de définir notre projet ici, nous avions dans un coin de notre tête de construire quelque chose… au départ on imaginait bien une cabane insolite ou pas d’ailleurs , une construction légère qui ferait office de gite supplémentaire, pour nos hôtes ou amis de passage.
La chance d’avoir eu le temps de me former en charpente avant notre déménagement avait renforcé ce désir.

Naturellement le projet a évolué, il s’est modifié au fil de nos découvertes , de nos rencontres et de quelques opportunités !

Bref, on s’est jeté à l’eau en se disant que cette expérience laisserait des traces plus fortes encore dans ce parcours de vie.
L’autoconstruction ! dire que nos limites financières ont conditionné ce choix serait incomplet… volonté de se réapproprier un savoir faire, de s’affranchir des contraintes habituelles, de choisir seul rarement en toute connaissance de cause, mais tant pis ! c’est décidé on construira par nous même.

Très vite on abandonne l’idée d’un gite mais c’est bien notre habitation sur les parcelles de maraichage, bien plus logique dans une démarche permacole, mais aussi plus cohérent dans l’offre locative proposée ensuite: notre maison en granit de 300 ans devenait le gite principal avec celui de l’étable transformée par nos soins au tout début.

Forcément le bois est retenu, sans discussion, pour sa facilité de mise en œuvre, pour son caractère durable et pour son approvisionnement local abondant.

Dans un village aussi ancien que le notre, difficile de se contenter d’une MOB (maison ossature bois) « ordinaire ». On opte pour une autre technique plus ancienne, le « poteau poutre » . L’isolation sera en paille locale elle aussi, bref rester cohérent.

Caroline, architecte ici en Cévennes, nous séduit, par son écoute, sa capacité à retranscrire nos façons d’être à tous les deux. Son projet nous surprend et on s’emballe 😉

Les premiers jours de travaux, je suis un peu honteux dans le village, la peur de ne pas être pris au sérieux par les habitants avec ma pelle et ma pioche en m’attaquant au terrassement nécessaire. Mais bon,  je feinds de ne pas voir les sourires de certains…

14 trous de 1m3, c’est peu et beaucoup à la fois. La météo du printemps renforcera même mon esprit de cycliste adepte d’ultra.
Quand les “big bag » arrivent sur le parking avec les palettes de sacs de ciment, j’avoue avoir douté un peu (plus).

Plus de 30m3 de bois commandés à la scierie en bas de vallée, une livraison épique à coup de remorque vélo mais heureusement appuyée par les coups de mains des locaux géniaux.

Les premières pièces sont taillées au sol, sans épure à cause du dénivelé important, car je sais que je ne pourrai pas faire un « levage » des fermes classique.

Là encore , la solidarité et l’entraide jouent leur rôle. Le prêt d’un Manitou permet le levage des poteaux seuls et sans risque.

La patience et l’attente de conditions météo favorables rythment maintenant l’avancement de la structure… mais sincèrement on est déjà tellement heureux du résultat.

To be continued